Remplaçante, collaboratrice ou titulaire ? Quel statut d'infirmière libérale choisir ?

S’installer en libéral n’est pas une décision anodine, puisque vous allez désormais voler de vos propres ailes. Avant de vous envoler, vous allez devoir réfléchir à votre statut en cernant bien les points forts et faibles de chacun.

Pour une IDEL, l’exercice de remplaçante est souvent la première étape choisie pour débuter sa carrière de profession libérale. En effet, elle donne un avant-goût du métier et permet déjà de s’initier dans le domaine pour être plus autonome et se confronter rapidement à la réalité du travail en libéral. 

Ce statut consiste à remplacer un infirmier libéral installé lorsque celui-ci est indisponible pour des raisons personnelles ou professionnelles (congé, maladie, formations, etc.). L’infirmière libérale remplaçante prend ainsi la charge des soins de la patientèle du titulaire et peut être amenée à gérer également le côté administratif pendant l’absence de ce dernier.

Vous réalisez vos tournées avec les feuilles de soins du titulaire et vous percevrez les honoraires au nom du suppléé qui les encaisse et qui vous verse une rétrocession de ses honoraires.

Premièrement, vous disposez d’un cadre pour faire vos gammes en cabinet ou à domicile, tout en explorant diverses approches du métier. Ce qui permet d’améliorer ses compétences grâce au suivi et aux soins dispensés aux patients.

Une infirmière remplaçante travaille souvent seule, ce qui l’aide considérablement à être plus autonome et faire confiance à ses compétences. De ce fait l’exercice de remplaçante peut être riche d’enseignement et permet d’acquérir les bagages nécessaires afin de débuter une activité titulaire sereine et avisée. Par ailleurs, elle se familiarise d’ores et déjà à l’exécution des tâches administratives.

Le principal bémol du statut de remplaçante réside dans le fait que vous ne pouvez en aucun cas développer votre propre patientèle.
De même, vous êtes dépendant de la demande de remplacement disponible… ce qui peut créer une activité discontinue dans le temps. 

Devenir infirmière libérale remplaçante doit se faire en bonne et due forme. Pour un remplacement de plus de 24 heures ou répété, la signature d’un contrat de remplacement est exigée selon le modèle fourni par l’Ordre des Infirmiers.
Il détermine la durée, le motif de remplacement, les conditions de rupture, la rétrocession d’honoraires…

Vous devrez enfin faire parvenir une déclaration qui stipule que vous exercez dorénavant en tant qu’infirmière libérale auprès de l’URSSAF dans un délai de huit jours.

À la différence d’une infirmière libérale remplaçante, en tant qu’IDEL collaboratrice, vous travaillez au sein d’un cabinet fixe où vous pouvez recevoir et développer librement vos propres patients et recevoir les frais de consultation à votre compte. Vous récupérez les avantages du statut de titulaire, sans pour autant en endosser toutes les responsabilités. 

L’étape idéale avant de se lancer seule dans le grand bain ? 

Pouvoir se concentrer sur l’essentiel : le développement de sa patientèle. En effet, en tant que collaboratrice vous avez la possibilité de recevoir votre propre patientèle durant votre collaboration avec l’infirmier titulaire.

Pas besoin de se poser la question du local de travail, ni du matériel… Ils sont mis à votre disposition.

Vous pouvez bénéficier de la réputation du cabinet et même récupérer une partie des patients… pratique pour éviter le carnet de rendez-vous au début de votre activité.

En tant que collaboratrice libéral, vous gardez votre indépendance et la responsabilité de votre activité (développement du chiffre d'affaires, paiement des charges sociales, frais de déplacement…)

De plus, vous pouvez bénéficier de plusieurs avantages propres à ce statut tels que la possibilité de suspendre son contrat :

• Pendant 16 semaines lors d’une grossesse
• Pendant 11 jours consécutifs lors de la naissance d’un enfant (18 jours si jumeaux)
• Pendant 10 semaines en cas d’adoption

En tant qu’infirmière libérale collaboratrice, vous bénéficiez de la mise à disposition du local, du matériel ainsi que de la patientèle de l’infirmier titulaire, en contrepartie, vous devez verser une redevance auprès du cabinet en guise de sa participation aux charges.

Évidemment, vous n’avez pas de pouvoir de décision sur la gestion du cabinet et devez par conséquent vous adapter au fonctionnement et à l’organisation de celui-ci. 

Enfin l’infirmière libérale collaboratrice fait face à plus de responsabilités par rapport à un remplaçant surtout dans la gestion des tâches administratives.

Avant d’exercer en tant qu’infirmière collaboratrice, vous devez signer un contrat de collaboration avec le titulaire. Celui-ci stipule entre autres les modalités de travail telles que la durée de contrat, le montant de la redevance, les conditions à suivre pour pouvoir développer sa propre patientèle, etc.

S’installer en libéral en tant qu’IDE titulaire, c’est endosser une double casquette : celle d’infirmière et celle d’entrepreneur. Vous pouvez ouvrir ou racheter un cabinet seule (cabinet individuel), ou choisir de vous installer en tant qu’associée en compagnie d’autres professionnels de santé (exercice en groupe).

Dans tous les cas, en tant que chef d'entreprise, vous assumez de nouvelles responsabilités… avantageuses et parfois contraignantes. 

Vous êtes libre ! Étant propriétaire de votre cabinet, vous devenez maître de toutes vos activités. Vous détenez ainsi une autonomie absolue dans tous les domaines, que ce soit pour les tâches administratives que pour la gestion du cabinet et le suivi de la patientèle. 

Libre de choisir où installer votre cabinet (en vous informant au préalable sur les communes « sous-dotées », « intermédiaires » ou « très dotées »), libre de travailler avec les infirmières remplaçantes et collaboratrices pour prendre en charge des soins de patients et de la gestion du cabinet.

Vous endossez plus de responsabilités, plus d’obligations, plus de charges financières, mais surtout de tâches administratives.

Vous devez réussir à jongler entre vos deux rôles pour maintenir votre entreprise en ordre. Ce qui peut engendrer une certaine pression. 

Vous allez devoir engager les démarches de création d’entreprise (administratives et financières), trouver un local réservé à l’exercice de votre profession et mettre en place les éléments de communication nécessaires au démarrage de votre activité.