Le sujet âgé et la perte d’autonomie : rappels et définitions

Cet article explore les définitions et rappels essentiels concernant les personnes âgées et la perte d'autonomie. Il clarifie les critères sociaux et médicaux qui définissent une personne âgée et comment ces critères évoluent avec l'augmentation de l'espérance de vie. L'article aborde également la perte d'autonomie, ses implications dans la vie quotidienne et les méthodes d'évaluation utilisées pour déterminer le degré de dépendance. Enfin, il souligne l'importance d'une approche holistique en Pédicurie-Podologie, prenant en compte les variations individuelles dans le processus de vieillissement.

Florian, publié le 19/07/2024 - 3 min de lecture

Pédicure-podologue

1. Le sujet âgé : rappels et définitions

Une personne âgée, souvent appelée “senior” ou “aîné”, est généralement définie comme une personne qui a atteint un certain âge avancé dans sa vie et qui présente les attributs physiologiques et sociaux de la vieillesse définis par la société. Cependant, la définition précise peut varier en fonction des contextes sociaux, culturels et médicaux.

Le vieillissement est un processus progressif, un continuum. Une personne ne devient pas une personne âgée du jour au lendemain, à la suite d’un anniversaire. Il n’existe pas de personne âgée “type”. Certains voient leurs capacités physiques et mentales se maintenir après 70 ans quand d’autres, pour diverses raisons, les voient décliner alors qu’ils sont bien plus jeunes.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, une personne est dite âgée à partir de soixante ans. C’est souvent cet âge qui est utilisé dans la réglementation française pour les prestations et dispositions sociales et de santé concernant les seniors.

En général, dans notre culture, le terme "personne âgée" définit une personne qui a dépassé l'âge de la retraite, souvent autour de 65 ans.

Avec l’augmentation de l’espérance de vie, cette correspondance entre l’âge chronologique et la catégorisation “personne âgée” a tendance à évoluer. Depuis le vingtième siècle, la notion de “personne très âgée” a été introduite, désignant les personnes d’un âge dit très avancé. Dans son rapport « Vivre ensemble plus longtemps », le Centre d’analyse stratégique fait la distinction entre les “personnes âgées” désignant les plus de 75 ans, et le « grand âge » désignant les plus de 85 ans.

Au-delà de l’âge civil, c’est surtout la prise en compte globale d’une personne qui permet sa classification en personne âgée : capacités physiques, cognitives et fonctionnelles, degré d’autonomie, présence ou non de polypathologies et comorbidités, etc.

Dans votre approche de Pédicure-Podologue, vous devez donc être le plus holistique possible, garder à l’esprit que chaque individu vieillit de manière unique et que le processus de vieillissement peut varier considérablement d'une personne à l'autre.

2. Perte d’autonomie : rappels et définitions

La dépendance – qualifiée aujourd’hui de perte d’autonomie – se dit de "l’état de la personne qui, nonobstant les soins qu’elle est susceptible de recevoir, a besoin d’être aidée pour l’accomplissement des actes essentiels de la vie ou requiert une surveillance régulière" (art. 2 de la loi du 24 janvier 1997). [7] En d’autres termes, la perte d’autonomie fait référence à la diminution des capacités d'une personne à effectuer des activités quotidiennes de manière indépendante. Cela peut résulter de divers facteurs, incluant notamment le vieillissement. La perte d'autonomie peut affecter différents aspects de la vie quotidienne, tels que la mobilité, l'alimentation, l'hygiène personnelle, la gestion des médicaments, etc.

Ce besoin d’aide, et surtout son contenu, sont précisés à partir d’une grille nationale d’évaluation de la perte d’autonomie chez les personnes âgées de 60 ans et plus. Elle permet aux experts médico-sociaux de mesurer le degré de dépendance en se fondant sur les activités de la vie quotidienne que ces personnes peuvent ou non effectuer seules (faire sa toilette, s’habiller, se nourrir, se déplacer…). Selon leur positionnement, les individus sont classés en six "groupes iso-ressources" (Gir) : sont qualifiées de dépendantes les personnes des Gir 1 à 4, les Gir 5 et 6 regroupant, quant à eux, celles qui le sont très peu ou pas du tout.

Si vieillir ne signifie pas nécessairement devenir dépendant, on constate que la probabilité d’être en situation de perte d’autonomie s’accroît avec l’avancée en âge. Ainsi, lorsque l’on étudie la composition par âge des 1,3 million de bénéficiaires de l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) fin 2018, 7,6% des 60 ans et plus en bénéficient ; jusqu’à 79 ans, la part de bénéficiaires rapportée à la population des 60-79 ans est de 2% ; elle augmente ensuite à 18% pour les 80-89 ans et à environ 50% à partir de 90 ans.

Pour rappel, l’Insee dénombrait en 2015, en France, 2,5 millions de seniors en perte d’autonomie dont 700 000 pouvaient être considérés en perte d’autonomie sévère. Si les tendances démographiques et l’amélioration de l’état de santé se poursuivaient, la France compterait 3 millions de seniors de 60 ans ou plus en situation de perte d’autonomie en 2030. (Drees, décembre 2020).

En conclusion, comprendre les nuances du vieillissement et de la perte d'autonomie est crucial pour fournir des soins adaptés aux seniors. Adopter une approche holistique permet de répondre efficacement aux besoins variés de chaque individu. Cela favorise un accompagnement respectueux et personnalisé.

À très vite pour un nouvel article ☀️