Les facteurs de risques des maladies parodontales

Les maladies parodontales sont influencées par divers facteurs de risques tels que le tabac, le stress, et l'âge. Cet article explore en détail comment ces éléments, ainsi que d'autres comme les substances addictives et les facteurs iatrogènes, peuvent augmenter la probabilité de développer des problèmes parodontaux. Découvrez les mécanismes derrière l'impact de chaque facteur, des changements dans la flore bucco-dentaire causés par le tabagisme aux effets du stress sur l'immunité et la salivation.

Florian, publié le 16/07/2024 - 3 min de lecture

Chirurgien-dentiste

Les facteurs de risques des maladies parodontales

Un facteur de risque est un maillon d’une chaîne causale associée à une maladie spécifique ou à une caractéristique induite capable d’exposer le patient à cette maladie. Explications directes sur la probabilité de survenue de la maladie qui peut être augmentée ou diminuée.

  • Effet cumulatif : l’addition des facteurs de risques entre eux multiplie le risque d’apparition et d’évolution de la maladie ;
  • Définir des groupes de patients à risque parodontal augmenté ou diminué d’apparition ou d’évolution des maladies parodontales.

Les facteurs de risques des maladies parodontales sont très nombreux : maladie ; stress ; tabac ; bactéries ; niveau d’études ; facteurs endocriniens ; respiration buccale ; occlusion ; cannabis ; terrain héréditaire ; alcool.

Il est important de comprendre qu'il n'existe pas de maladies parodontales sans la présence de bactéries. Le premier signe est donc le saignement gingival. Le saignement est un signal d'alarme à ne pas sous-estimer.

Lors d'un interrogatoire, tous ces facteurs de risques sont listés. Nous posons toutes les questions au patient afin de savoir s'il peut y avoir un rapport avec un ou plusieurs facteurs de risques. Enfin, on établit un score individuel de risque de maladie parodontale.

Les facteurs de risques locaux

Les facteurs de risques iatrogènes peuvent être les caries, les restaurations défaillantes ou un point de contact inadapté, le syndrome du septum ou encore le mauvais brossage.

  1. Facteurs fonctionnels

Les facteurs de risques fonctionnels sont le bruxisme, les dents absentes, les forces occlusales, les para fonctions, l’anatomie, la respiration buccale.

  1. Substances addictives

Les substances comme le tabac (facteur de risque majeur), le cannabis, l’héroïne, la cocaïne, le LSD sont des facteurs de risques.

Exemple : LE TABAC

La fumée de cigarette (et autres) est le facteur de risque majeur mais également un facteur aggravant des maladies parodontales (↑ la prévalence) et est dose-²dépendant. Sa fumée intervient dans la modification de la flore bucco-dentaire dont les bactéries contenues dans la bouche d'un fumeur sont différentes d'un patient non-fumeur : elles ne sont plus anaérobies et moins sensibles au flux gingival. Également, le tabagisme provoque l’altération du milieu (pH, ↑ sécheresse buccale, sensation de brûlure), de muqueuse buccale (hyper-kératinisation) et modifie la réponse de l'hôte (vasoconstriction, le nombre de chimiotactisme des PNNs).

Nous retrouvons 4 fois plus de parodontite chez le fumeur.

L’effet cumulatif : augmente avec la durée de consommation :

  • Augmentation de la profondeur de poche ;
  • Augmentation de la perte d’attache ;
  • Augmentation de la mobilité dentaire ;
  • Dégradation plus importante (antérieure mand – palatine max) ;
  • Augmentation de l’alvéolyse verticale ; 
  • 4 fois plus de lésion inter radiculaire ;
  • 3 fois plus de perte dentaire (molaire +++).

Le sevrage tabagique doit faire partie du plan de traitement parodontal.

La dépendance est évaluée par le test de Fagerström. Une prise en charge psychologique par technique cognitivo-comportementale, diététique, médicaments, substituts nicotiniques peuvent être conseillés.

Les traitements sont possibles mais il faut proposer un sevrage tabagique en première indication. Dans un premier temps, le dentiste participe au dépistage/information/arrêt et au suivi du patient puis la réduction du tabac améliore les résultats du traitement à condition d’une maintenance rapprochée.

L'âge

La maladie parodontale n'est pas une maladie de la vieillesse. En revanche, les personnes âgées étant porteuses d'autres facteurs de risques et d'autres pathologies, ces derniers peuvent être responsables du développement de MP.

Les personnes âgées étant atteintes d'autres pathologies, vont :

  • Prendre des médicaments
  • Moins bien manger (malnutrition)
  • Saliver moins
  • Perdre leur mobilité, leur habilité et leur dextérité (donc risque de mauvaise hygiène parodontale) : risque augmenté notamment dans les cas de maisons de retraite etc...

Effet cumulatif

Facteur aggravant (incidence maladie parodontale augmente avec l’âge) :

  • Augmentation du nombre de sextants atteints ;
  • Augmentation profondeur de poches ;
  • Perte d’attache ;
  • Augmentation de la perte osseuse.

Le stress

Il peut apparaître en réponse psychosomatique d’un organisme devant la perception d’un défi ou d’une menace « syndrome général d’adaptation ». Il peut être associé à une dépression et souvent à une maladie parodontale. Le stress entraine :

  • Une augmentation du taux corticoïdes
  • Une baisse microcirculation
  • Une baisse du flux salivaire
  • Une baisse d’immunité
  • La présence de nombreux autres facteurs
  • Une augmentation de la prévalence des maladies parodontales
  • Une augmentation GUN/PUN
  • Une baisse de la réponse au traitement parodontal en raison d’une moindre observance.

L’importance de l’évaluation du stress : anamnèse, tests salivaires. Souvent associés à d’autres facteurs de risques.

A très vite pour un nouvel article ☀️