Le gouvernement a présenté en avril 2025 un Pacte contre la désertification médicale, visant à améliorer l’accès aux soins pour les 6,4 millions de Français sans médecin traitant. Ce plan repose sur quatre piliers : solidarité territoriale entre médecins, simplification administrative, valorisation de tous les professionnels de santé, et attractivité des zones en tension. Il mobilise notamment les médecins en activité, les pharmaciens, et les retraités, tout en s’appuyant sur les assistants médicaux pour libérer du temps médical.
L'objectif est de désengorger les hôpitaux et renforcer une médecine de proximité, accessible à tous.
Camille, publié le 06/05/2025 - 5 min de lecture
Le vendredi 25 avril 2025, le gouvernement a dévoilé son Pacte de lutte contre la désertification médicale, une stratégie ambitieuse pour répondre à un constat désormais alarmant : 6,4 millions de Français sont aujourd’hui sans médecin traitant. Une situation que Yannick Neuder, ministre de la Santé et de l'Accès aux soins, a qualifié d’inquiétante, annonçant une série de mesures structurelles pour reconstruire une médecine de proximité, plus équitable et plus solidaire.
Ce pacte s’articule autour de quatre axes majeurs : la diversification des profils en santé, la solidarité médicale territoriale, la modernisation des organisations, et l’amélioration des conditions d’accueil dans les zones en tension.
La mesure la plus emblématique de ce pacte consiste à mobiliser tous les médecins en activité, généralistes comme spécialistes, pour participer à l’effort national. Chaque praticien sera invité à consacrer deux jours par mois maximum à intervenir dans les zones les plus touchées par la désertification médicale. Ces déplacements ponctuels seront organisés avec les collectivités territoriales et valorisés financièrement.
Selon les mots de Catherine Vautrin, ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles :
« Chaque médecin sera un acteur de la solidarité territoriale. Notre objectif est simple : chaque Français doit pouvoir disposer d'une offre de soins partout sur le territoire. »
Cette approche vise à ne pas isoler la responsabilité dans les seules mains des jeunes diplômés ou des structures hospitalières, mais à impliquer l’ensemble de la communauté médicale dans un esprit de coopération.
De plus, une proposition de loi portée, ce 2 avril 2025, par le député Guillaume Garot visant à lutter contre les déserts médicaux en régulant l'installation des médecins en France est en cours de discussion. Désormais, les médecins devront obtenir une autorisation de l'Agence Régionale de Santé (ARS) pour s'installer. Un texte qui fait parler de lui au sein de la profession libérale.
L’un des freins majeurs à l’exercice médical aujourd’hui, notamment en médecine de ville, est la surcharge administrative. Trop de temps est accaparé par des tâches bureaucratiques qui détournent les soignants de leur mission première : soigner.
Pour y remédier, le pacte prévoit plusieurs leviers concrets :
À travers ces mesures, l’ambition est de soigner plus, sans épuiser davantage les soignants, en libérant du temps médical et en redonnant du sens à la relation patient-praticien
Le pacte insiste également sur la nécessité de mobiliser toutes les ressources de santé déjà présentes dans les territoires, à commencer par les pharmaciens. Acteurs de proximité, ils seront appelés à jouer un rôle renforcé dans :
Ce travail sera mené en lien étroit avec les Ordres professionnels, les URPS (Union régionale des professionnels de santé) et les syndicats, pour garantir une coordination efficace avec les autres professionnels du soin.
Autre point sensible abordé dans ce pacte : la réglementation des actes de médecine secondaire, comme les soins esthétiques, parfois pratiqués par des généralistes. L’enjeu n’est pas d’interdire ces pratiques, mais de les encadrer, pour garantir que les soins essentiels restent prioritaires, en particulier dans les zones sous-dotées.
Le gouvernement entend ainsi éviter une fracture au sein de la communauté médicale, tout en assurant que les ressources disponibles soient affectées en priorité aux besoins les plus urgents de la population.
Créer des conditions d’accueil attractives pour les professionnels
Enfin, ce plan de refondation passe par une collaboration renforcée avec les élus locaux. L’accueil des professionnels et des étudiants en santé dans les territoires fait partie intégrante du pacte.
Cela implique un travail conjoint entre l’État et les collectivités pour développer l’offre de logement, de services, de transport, et de lien social, afin de faire des zones rurales ou périurbaines des lieux attractifs pour les jeunes soignants.
Aujourd'hui, 40% des patients qui se rendent aux urgences le font faute d'avoir trouvé une autre solution de soins. Cette réalité provoque un engorgement constant des hôpitaux, met les équipes soignantes sous pression, dégrade la qualité de prise en charge et pousse au désintérêt de la profession.
Le pacte présenté par le gouvernement entend y répondre de manière systémique : réduire la pression sur l’hôpital en redonnant toute sa place à la médecine de proximité, à l’échelle du territoire, de la commune, du quartier.
Ce pacte pour lutter contre les déserts médicaux est une volonté affirmée de rééquilibrer le système de santé, en misant sur la responsabilité collective, l’innovation organisationnelle, et la proximité relationnelle. En donnant les moyens d’agir à tous les professionnels de santé, en valorisant leur temps, et en facilitant leur engagement, le gouvernement trace une voie ambitieuse vers une santé plus accessible pour tous les Français.
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